magic dreams
« Rêveuse autoproclamée, j’ai toujours été fascinée par le concept du périple et du voyage ; l’idée de se déplacer d’un lieu à l’autre, d’exister à travers la collectivité, de chercher l’harmonie dans la diversification de l’espace… J’ai inventé le terme “normatopie” pour désigner le monde auquel je rêve et aspire. Naturelle et familière, pas parfaite, la normatopie m’amène à me questionner sur ce qui est normal à mes yeux. Et ce qui est normal, pour moi, c’est le droit d’exister : c’est d’arriver à penser au-delà de la dichotomie réalité-utopie. Si la réalité est dure, parfois cruelle, et que l’utopie est un beau rêve à atteindre, la normatopie, elle, est tout simplement normale.
Avec magic dreams, je soulève trois questions que j’adresse à moi-même et au public :
Que reste-t-il lorsque la peur nous habite ?
Qui a dit qu’il n’y avait rien d’autre que la vérité ?
En quels rêves croyons-nous vraiment ?
Ces questions ouvrent la discussion sur ce qui est “normal” pour chacun et nous invitent à rêver en explorant les confins de notre propre normalité. J’aborde la première à travers un périple mère-fille, puisque ma mère a fait de moi qui je suis et que je suis souvent habitée par la peur.
Je conçois cette installation comme un espace intellectuellement stimulant, où chacun est amené à réfléchir à l’intérieur d’un cadre futuriste commun. Un lieu pour imaginer ensemble un monde qui tiendrait compte de notre réalité tout en restant ouvert à des changements utopiques.
Ces questions sont toutes reliées d’une certaine façon, mais en les présentant dans des espaces distincts, j’amène le public à les aborder en adoptant une approche plus nuancée. Il faut garder l’esprit ouvert en se déplaçant d’un espace à l’autre, en répondant honnêtement aux questions, en regardant ses rêves et la réalité en face ; et surtout, ne pas avoir peur du voyage, de la normalité, de ses sentiments… de rêver. »
– Isabel Okoro