DesignTO

Résidence 6ft (a)part

Nouvelles Perspectives

EMPLACEMENT

Toronto, Ontario

ÉQUIPE

Jeffrey Ma
Laura Di Fiore
Richelle Sibolboro
Deborah Wang
Charlene Lam
Isabel Okoro
Jennifer Chan

La résidence d’artistes 6ft (a)part (ou « à deux mètres de distance », en référence aux mesures de distanciation sociale) invite les concepteurs à proposer, par le biais de la recherche, de la spéculation et de la création, des idées qui pourraient bénéficier à leur communauté – des projets à petite ou grande échelle, axés sur l’univers personnel, urbain, numérique ou analogique.

Alors que nous commençons à peine à envisager l’avenir postpandémique, les concepteurs, eux, s’affairent déjà à repenser et à réinventer le monde qui nous entoure pour y apporter des changements positifs et durables. Voici trois projets de 6ft (a)part qui s’inscrivent dans cette démarche.

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Image par Isabel Okoro

magic dreams

« Rêveuse autoproclamée, j’ai toujours été fascinée par le concept du périple et du voyage ; l’idée de se déplacer d’un lieu à l’autre, d’exister à travers la collectivité, de chercher l’harmonie dans la diversification de l’espace… J’ai inventé le terme “normatopie” pour désigner le monde auquel je rêve et aspire. Naturelle et familière, pas parfaite, la normatopie m’amène à me questionner sur ce qui est normal à mes yeux. Et ce qui est normal, pour moi, c’est le droit d’exister : c’est d’arriver à penser au-delà de la dichotomie réalité-utopie. Si la réalité est dure, parfois cruelle, et que l’utopie est un beau rêve à atteindre, la normatopie, elle, est tout simplement normale.

Avec magic dreams, je soulève trois questions que j’adresse à moi-même et au public :

Que reste-t-il lorsque la peur nous habite ?

Qui a dit qu’il n’y avait rien d’autre que la vérité ?

En quels rêves croyons-nous vraiment ?

Ces questions ouvrent la discussion sur ce qui est “normal” pour chacun et nous invitent à rêver en explorant les confins de notre propre normalité. J’aborde la première à travers un périple mère-fille, puisque ma mère a fait de moi qui je suis et que je suis souvent habitée par la peur.

Je conçois cette installation comme un espace intellectuellement stimulant, où chacun est amené à réfléchir à l’intérieur d’un cadre futuriste commun. Un lieu pour imaginer ensemble un monde qui tiendrait compte de notre réalité tout en restant ouvert à des changements utopiques.

Ces questions sont toutes reliées d’une certaine façon, mais en les présentant dans des espaces distincts, j’amène le public à les aborder en adoptant une approche plus nuancée. Il faut garder l’esprit ouvert en se déplaçant d’un espace à l’autre, en répondant honnêtement aux questions, en regardant ses rêves et la réalité en face ; et surtout, ne pas avoir peur du voyage, de la normalité, de ses sentiments… de rêver. »

– Isabel Okoro

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The Grief Gallery

The Grief Gallery nous propose de vivre nos deuils personnels et collectifs à travers la contemplation d’objets précieux : ceux qui ont appartenu à nos disparus et que nous conservons en leur souvenir.

Ce projet, dont le commissariat a été assuré par la Lisbonnaise Charlene Lam, a été présenté au festival DesignTO dans le cadre de la première résidence 6ft (a)part de FLDWRK x DesignTO.

Les membres de la communauté étaient invités à enrichir la collection de la Grief Gallery en personne lors d’une exposition à MADE Design. Une place de choix leur était réservée sur le site pour honorer la mémoire d’êtres chers.

Il est maintenant possible de participer au projet en publiant des images et des histoires dans la galerie virtuelle, à thegriefgallery.com.

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Artifacts of Grief

Dans le cadre de ce projet, les visiteurs du festival DesignTO étaient amenés à se questionner sur le sens du deuil – personnel ou collectif – afin de mieux comprendre et de surmonter leurs propres deuils. Durant la pandémie, nous avons dû pratiquer la distanciation sociale pour assurer notre sécurité et celle des autres. La distance qui s’est installée entre nous a eu pour effet de creuser le fossé qui nous séparait déjà. Elle a accentué les écarts socioéconomiques et les inégalités raciales, entre autres, et a causé d’importantes pertes. Aujourd’hui, nous devons collectivement apprendre à en porter le deuil.

C’est ce que le projet Artifacts of Grief nous propose de faire en alimentant la discussion autour de cette expérience marquante. Plusieurs phrases de cinq mots sur le deuil ont été consignées lors d’ateliers communautaires et de cocréation. Celles reçues jusqu’à présent ont été transformées en trois interprétations créatives du deuil collectif. Le processus est toujours en cours.

Présenté sous forme d’exposition au côté de la Grief Gallery à MADE Design, le projet Artifacts of Grief vise à approfondir notre compréhension du deuil et à mieux comprendre la manière dont nous le vivons. Il a été réalisé par la conceptrice, chercheuse et facilitatrice Jennifer Chan dans le cadre de la première résidence 6ft (a)part de FLDWRK x DesignTO. Chan se décrit elle-même comme une « Sino-Canadienne de deuxième génération, une mère, une partenaire, une amie, une fille, une sœur, une idéaliste, une “introvertie-extravertie” de la pandémie et une perfectionniste en rémission ». Elle est présidente et cofondatrice du Department of Imaginary Affairs.